Faut-il pratiquer le yoga tout en lisant ce roman? Yoga, meurtres, etc. de Milena Moser
... c'est la question que je me pose encore après l'avoir refermé.
Pourquoi la pratique du yoga est-elle chaudement recommandée pour soutenir la lecture de ce livre? (à vrai dire, il est fortement recommandé de ne PAS lire ce livre du tout)
En premier lieu, nous choisirons cette posture qui siéra parfaitement aux noeuds de l'intrigue.
Ensuite, la posture du lotus sera très appréciée pour nous permettre de digérer l'épreuve subie au cours de ces 325 pages.
Et après cette séance de lecture-yoga, nous relativiserons sur ce coup manqué: "Bon ben, ché mi graf (note de la traductrice; "c'est pas grave" en chti^^), on lira quelque chose de mieux la prochaine fois, la traductrice changera de métier? De langue? L'auteure changera de traductrice? De métier?"...
Où est le problème?
Dès les premières lignes, nous sommes perdues. La vie de Lily est compliquée et ça, on le comprend très vite: ça part dans tous les sens. Elle cohabite avec la voix de l'épouse défunte de son ex-mari, vit sous le même toit qu'une yogiste qui voit ses élèves mourir les uns après les autres dans la posture du mort, son père revient après 15 ans avec l'urne de sa mère récemment disparue qui voulait que sa fille devienne une super héroïne, mère lesbienne inavouée? Peut-être puisque la soeur par alliance de son père n'est autre que le premier amour de sa mère. Compliquée?!!! Et le résumé ci-dessus est bien plus clair que le roman, je vous assure!
Mais je m'accroche car j'ai le sentiment qu'il se cache quelque chose de profond derrière cette "Lily"...
Et puis je tombe sur un os qui ne passe pas: le fameux "contre-sens".
Le papa est médecin. un médecin très ouvert quant aux médecines naturelles etc.
Pour avoir fait un peu de traduction à la fac, on apprend qu'il s'agit non pas de traduire des mots mais une idée. J'étais nulle, je n'ai pas poursuivie...
Ici, donc, il s'agit de yoga, de médecines naturelles, d'infusion d'eau chaude et de... "flacons de fleurs de ruisseau". Ces "fleurs de ruisseau", on les retrouve dans tout le roman. Ce n'est pas anecdotique. Vu le contexte, un ptit quelque chose me dérange. Soupçonneuse, je tape "ruisseau" sur mon traducteur, et là, oui, non, si? Ce n'est pas possible? Si, "ruisseau" se dit "bach" en allemand.
Alors quoi? Vous ne connaissez pas les " fleurs de Bach" ("rescue" un remède dont on aurait bien besoin en lisant ce roman!)? ^^. Rassurez-vous, madame Toraille, la traductrice, ne connaît pas non plus.
Ce qu'il faut retenir simplement, c'est que c'est le Dr Bach qui a conçu les-dits remèdes, ces fleurs ne proviennent pas des ruisseaux...
Est-ce que j'ai trouvé ce petit quelque chose en plus?
Oui, une autre incompréhension vraiment dramatique.
Attention, pour celles et ceux qui auraient encore envie de le lire, je vais spoiler* (*dévoiler une partie de l'intrigue).
On suit également, de loin, la vie d'Al., une adolescente ignorée par ses parents. Celle-ci est boulimique et se cache sous des vêtements masculins, jusqu'à se faire appeler Al, pour Alfred. Le père de Lily se penche sur son cas. Il fait le parallèle avec Esther, sa demi-soeur homo. On comprend qu'Esther a subi des violences -sexuelles?- de la part de son beau-père. On suppose donc qu'il en est de même pour Alice. Pour remettre le père de la jeune-fille dans le droit chemin, le médecin lui concocte un programme pour qu'il réévalue sa vision de la Femme, et Lily nous informe qu'il dort tel un chien sur le sol de sa cuisine??? Alors, j'ai peut-être mal compris, peut-être ne s'agit-il pas du tout d'inceste. Je ne sais pas...
Conclusion: un roman vraiment déconcertant, déroutant que je ne recommande pas.
Bien sûr, si quelqu'un l'a lu, si l'auteure, la traductrice, la maison d'édition, souhaitent m'expliquer, je suis tout-ouïe...
Ici, un lien proposant une revue de presse plus sympathique que mon avis.
Et là, une interview de l'auteure pour mieux comprendre... ou pas! ^^